Championnat départemental kumité, 20 ans après.
Dernière mise à jour : 18 mars 2019

Ça y est la première compétition est amorcée avec le championnat départemental de Loire Atlantique, combat.
C'est le matin du 20 janvier 2019, inscription 8h30 pour les vétérans femmes. Je pars la fleur au fusil. Cela fait deux mois que je n'ai pas pu mettre le pied au club. Non pas à cause de ma colloc, mais de l'un de mes boulots tombant à chaque fois sur les jours d'entrainement. Pas très grave, puisque je vois cette première reprise en compétition comme une bonne façon de retrouver des sensations, m'évaluer et surtout m'amuser comme dans le passé. Clairement je ne vise pas l'or car j'ai conscience qu'il y a beaucoup de travail.
Me voici arrivée à Donges pour ce retour. 20 ans après ma dernière compétition je me suis surprise à aimer retrouver les odeurs qui hantent les gymnases, à sentir la montée de stress avant d'atteindre le vestiaire, à croiser le regard des autres en cherchant qui sera dans ma catégorie. En fait, jusque là rien n'a changé.
Je rentre donc dans mon vestiaire pour enfiler mon kimono. Sortie du vestiaire direction l'inscription. Une fois inscrite, je change mon attitude et file à la salle réservée à l'échauffement. Je sautille, chauffe les articulations, détend les muscles, ... je prépare mon corps, je prépare ma tête. Je cherche la lionne au fond de moi, je pars retrouver ce qui fait que je suis ici aujourd'hui. Serais-je capable de mener le combat? Serais-je capable de libérer mon tchi aux moments opportuns? Garderai-je la tête froide ? Suis-je encore capable où est-ce simplement un fantasme ? .... Des milliers de questions de ce type se bousculent dans ma tête.
Je décide de me raccrocher à une seule chose: me faire plaisir ! Rien à perdre, rien à gagner. C'est à ce moment-là, que je retrouve le fauve qui sommeillait en moi.
C'est parti nous sommes appelées à nous présenter sur le tatami pour le combat. Panique générale, j'ai paumé mon protège dents ..... je retourne trois fois mon sac dans les gradins ..... ET MERDEEEEE !!! Et non, soulagement, un de mes entraîneurs à mis la main dessus. Ma boite est simplement tombée. Pioufff, comme quoi ça sert de mettre son blaze sur ses affaires (clin d’œil à toutes les mamans sur ce coup) !
C'est bon je rentre sur le terrain, salut au juge, salut à mon adversaire.
ADJIME !!!
Le combat est parti et malgré la disparition temporaire de mon protège dents je garde la tête froide.
Tranquillement je teste mon adversaire. Une feinte, deux feintes et me voici à engager le combat. Premier arrêt du combat suite à une touche. Je perçois qu'elle est pour moi, mais je me dis que non et reprend le combat comme si j'étais en train de me faire distancer. J'accélère, je re-marque et encore une fois. Troisième arrêt de jeu. Malgré ma mauvaise vue je vois points en bleu (ah oui pour infos je combats sans lunettes et sans lentilles. Un handicap qui au final me sert). Donc points qui me sont destinés. Je ne sais pas combien de temps il reste et je sens que mon adversaire joue le tout pour le tout, elle devient plus agressive. Nous voici à réaliser un jeu d'escrime. Je déconnecte ma réflexion et fais confiance à mes intuitions. Après mon oi suki, mon adversaire s'engouffre dans ma garde. Limitée par son corps, ma jambe se lève et à ma propre surprise j'exécute une de mes techniques favorite d'un temps plus jeune le: Uramawa shi iodan.
YAME !
Le combat est arrêté. Et 3 points me sont accordés. La juge annonce la fin du combat et me désigne gagnante en un peu plus d' 1 minute 30.
L'or, je viens de toper l'or !!! Même si nous étions deux, je l'ai quand même eu !!! Maintenant se dessine ma prochaine destination: championnat régional le 17 mars !

Ni une ni deux, je post la photo sur un réseau social, des dizaines de "like" ont défilé sur celle-ci et des commentaires touchants y ont été déposés.
Et si je ne fantasmais pas en fait? Et si je pouvais atteindre le podium en France ?
Ok, ne nous enflammons pas. Je vais d'abord aller faire mumuse en régionale. Me tester de nouveau et voir un peu plus où j'en suis. Alors rendez-vous le 17 mars, je vous attends !